Migraine et luminothérapie : un duo compatible ?
On ne choisit pas la lumière quand elle nous éblouit plus qu’elle ne nous éclaire.
Le témoignage d’Aurélie, 38 ans
« J’ai des migraines avec aura depuis l’adolescence. J’ai toujours fui les néons, les écrans trop brillants, et même les couchers de soleil parfois. Quand une amie m’a parlé de luminothérapie, j’ai d’abord ri. Puis j’ai testé. Et j’ai compris que tout dépendait du comment. Maintenant, je l’utilise… mais à ma façon. »
Pourquoi cette question revient souvent
La lumière peut faire du bien. Elle peut aussi faire mal. Pour les personnes migraineuses, cette ambivalence est quotidienne. Entre soulagement et déclencheur, le rapport à la lumière est tout sauf neutre. Alors quand on parle de luminothérapie — c’est-à-dire d’exposer volontairement ses yeux à une lumière puissante pour aller mieux — une question s’impose : est-ce compatible avec la migraine ?
Ce que dit la science
Il n’existe pas d’évidence scientifique affirmant que la luminothérapie provoque des migraines chez tout le monde. Mais certaines études confirment que chez les personnes déjà sensibles, elle peut être un facteur aggravant si mal utilisée. En cause : la puissance lumineuse, la durée d’exposition, le spectre lumineux (surtout la lumière bleue), et la façon dont le cerveau de chacun y réagit.
Quelques repères : Marcus et al. (2008) parlent d’hypersensibilité visuelle ; Hébert et al. (2002) relient migraines et désynchronisation des rythmes veille-sommeil ; Vandewalle et al. (2018) montrent que certaines zones cérébrales réagissent fortement à la lumière bleue. Et des cas isolés ont rapporté des migraines après photothérapie UV (Matsuo, 2014).
Cas spécifique : migraines avec aura
Si vous connaissez les « aura », vous savez à quel point la lumière peut devenir envahissante. Flashs visuels, zones floues, troubles de la perception… Le cortex visuel est en ébullition. Et dans ce contexte, une lampe trop puissante ou mal orientée peut suffire à tout déclencher.
L’étude de Boulloche et al. (2010) confirme que les cerveaux migraineux avec aura réagissent plus intensément aux stimuli lumineux. Cela ne veut pas dire qu’il faut fuir la luminothérapie. Mais l’approche doit être sur-mesure, douce, et très progressive.
Les conseils Lumino pour éviter les migraines
Voici nos conseils, simples et bienveillants, pour ne pas transformer une bonne idée en mauvaise expérience :
- Commencez avec 5 à 10 minutes, pas plus.
- Placez la lampe sur le côté, jamais face à vous.
- Évitez les séances dès le réveil si vous êtes migraineux chronique.
- Choisissez une lampe certifiée CE, lumière blanche douce, sans scintillement.
- Écoutez votre corps. Si la séance vous crispe, stoppez net. Ce n’est pas censé faire mal.
Nos recommandations ciblées
Pour les personnes sujettes aux migraines — et surtout avec aura — nous recommandons :
- Des lampes certifiées dispositifs médicaux, à spectre complet mais non agressif.
- Évitez les lampes compactes LED ultra bleues ou non filtrées.
- Les masques LED visage sont à proscrire en cas de forte sensibilité visuelle.
Ce qu’on retient
La lumière peut aider. Mais elle n’est jamais neutre pour un cerveau qui souffre déjà. Avec la luminothérapie, tout est question de dosage, de progressivité et d’écoute de soi.
Comme Aurélie, beaucoup découvrent qu’on peut apprivoiser la lumière. Même quand elle nous a longtemps fait peur.
Sources scientifiques
- Marcus et al. (2008) – Impact of light sensitivity in migraine. PubMed : lien
- Hébert et al. (2002) – Circadian rhythms in migraine. DOI : lien
- Vandewalle et al. (2018) – Light and cognitive brain function. PMC : lien
- Boulloche et al. (2010) – Photophobia in migraine with aura. PubMed : lien
- Matsuo et al. (2014) – Migraine triggered by phototherapy (étude de cas)