La veille scientifique et médiatique de Lumino.day
Cette page regroupe nos ressources, lectures, émissions et articles préférés sur la luminothérapie. Une veille vivante, subjective, éclairée — et mise à jour au fil du temps.
Pour qui?
Enfants et ados
Seniors
Bipolarité
Maruani & Geoffroy (2021) – Luminothérapie dans les troubles de l’humeur – lien vers EMC Psychiatrie.
Résumé : Les auteurs rappellent l’historique de l’utilisation de la lumière en psychiatrie, puis présentent les données cliniques récentes montrant l’efficacité de la luminothérapie dans la dépression saisonnière et unipolaire, ainsi que dans certains troubles bipolaires — avec combinaisons médicamenteuses souvent plus efficaces que la luminothérapie seule.
Ce qu’on en retient : la luminothérapie est recommandée comme traitement de première ligne dans les dépressions légères à modérées, et peut être précieuse en complément des antidépresseurs ou thymorégulateurs. Vigilance nécessaire en cas de pathologie oculaire ou risque de passage en phase maniaque chez les bipolaires.
Travail de nuit / jet lag
Najjar et al. (2014) – Lumière blanche enrichie en bleu comme remède à un retard circadien et un déficit neuro-comportemental –
lien vers PLoS ONE.
Résumé : Des scientifiques sont partis de la problématique d’un poste isolé en Antarctique, où les chercheurs vivaient sous lumière artificielle faible (100–300 lux). Ils ont comparé deux cycles de lumière : une lumière blanche standard (4?100?K) et une lumière blanche enrichie en bleu (17?000?K), à intensité équivalente (~175 lux), pendant 9 semaines. Résultat : la lumière standard provoquait un retard d’environ 30 minutes dans la production de mélatonine. Sous la lumière enrichie en bleu, ce décalage n’apparaissait pas. Mieux : l’humeur et la vigilance étaient nettement meilleures.
Ce qu’on en retient : même à intensité modérée, une lumière enrichie en bleu (qui stimule les cellules ganglionnaires à mélanopsine) peut maintenir une horloge circadienne stable et améliorer l’état neuro-comportemental sur le long terme — parfait pour les environnements faiblement éclairés (bases polaires, environnements de bureau, etc.).
Pour quoi?
Dépression saisonnière
Cochrane Review – Light therapy for seasonal affective disorder (2015)
Résumé : Revue d'études sur l’efficacité de la luminothérapie dans le TAS. Efficace surtout en exposition matinale avec 10 000 lux pendant au moins 2 semaines.
Ce qu’on retient : Comparable à un antidépresseur en termes de résultats, mais mieux tolérée.
Maruani & Geoffroy (2021, mise à jour 2022) – Luminothérapie dans les troubles de l’humeur –
lien vers EMC Psychiatrie (PDF).
Résumé : Cette revue retrace l’histoire de la luminothérapie en psychiatrie, détaille les mécanismes neurobiologiques (rythmes circadiens et voies non-visuelles), et confirme son efficacité dans les dépressions saisonnières, unipolaires et certains troubles bipolaires, surtout en combinaison avec médicaments.
Ce qu’on retient : la luminothérapie est validée comme **option de première ligne** (notamment dans les dépressions modérées), mais exige vigilance pour les patients bipolaires (risque de manie) et adaptation en cas de pathologie oculaire ou de photosensibilisation. Les auteurs insistent sur l’intérêt d’un protocole calibré et d’un suivi médical attentif.
Troubles du sommeil
Gronfier C., Duffy JF., et al. (2015) – Étude sur les effets de différentes intensités lumineuses pour resynchroniser l’horloge biologique, notamment en cas de décalage de phase. Elle montre qu’une exposition modérée mais continue à la lumière peut suffire à réajuster les rythmes. Lire sur PubMed.
Rythme circadien
Comprendre comment la lumière “réinitialise” notre horloge interne — essentielle pour recommander des protocoles efficaces.
Richardson G.S. – The human circadian system in normal and disordered sleep (2005)
Résumé : Revue qui explique comment le noyau suprachiasmatique (dans l’hypothalamus), connecté à la rétine via des voies spécifiques, permet à la lumière de synchroniser le rythme circadien humain. Cette synchronisation est au cœur de notre cycle veille-sommeil et justifie l’usage de la luminothérapie dans le jet lag ou les troubles du rythme.
Ce qu’on retient : La lumière est le signal principal (zeitgeber) pour aligner notre horloge interne sur 24 h — lumière matinale, intensité, timing et régularité font toute la différence.
Post-partum / baby blues
Fatigue chronique
Comment?
Rythme circadien
Gronfier, C. – Circadian clock and non-visual functions: the role of light in humans (2014)
Résumé : Revue française signée Claude Gronfier (INSERM) qui décrit comment les cellules ganglionnaires de la rétine (avec mélanopsine) captent le signal lumineux pour synchroniser les rythmes et influencer, en plus du sommeil, les sécrétions hormonales, l’humeur, la cognition, voire la réparation cellulaire.
Ce qu’on retient : La lumière n’est pas qu’un éclairage — c’est un besoin biologique pour notre corps tout entier. Bien doser et synchroniser la lumière, c’est préserver notre horloge interne et tous ses effets “non-visuels”.
? Lire la revue sur PubMed (2014)
Gronfier et al. (2004) – "Light and Biological Rhythms: Human Study on Non-Visual Effects of Light" – lien PubMed.
Une étude fondatrice sur l’impact de la lumière sur les rythmes biologiques humains. Elle met en évidence les effets non visuels de la lumière sur la vigilance, le sommeil et les marqueurs endocriniens.
Gronfier C., Brandenberger G., et al. (2004) – Study on how light influences circadian rhythms in humans, with focus on hormonal responses. Une recherche fondatrice sur le rôle de la lumière dans l’alignement des rythmes biologiques internes, chez des adultes exposés à des variations de lumière ambiante. Lire sur PubMed.
Protocole efficace
Gronfier & Duffy (2015) – "Lighting the Circadian System at Night: From Fundamentals to Applications" – lien PubMed.
Cet article explore comment différents types de lumière (intensité, timing, spectre) peuvent être utilisés pour influencer l’horloge biologique humaine, en particulier pour des applications cliniques nocturnes.
Contre-indications
Geoffroy et al. (2022) – Luminothérapie dans les troubles de l’humeur –
lien vers le PDF complet.
Résumé ciblé : Cette revue clinique précise les situations où la luminothérapie doit être utilisée avec prudence. Parmi les principales contre-indications : les pathologies oculaires graves (glaucome, rétinopathies, dégénérescence maculaire), la prise de médicaments photosensibilisants, et les troubles bipolaires non stabilisés. En cas de doute, l’avis d’un ophtalmologue ou d’un psychiatre est essentiel.
Ce qu’on retient : la lumière n’est pas un gadget. Elle peut agir puissamment sur l’organisme, en bien comme en mal. Mieux vaut commencer doucement, bien entouré.e, et surveiller les effets dans les premiers jours d’exposition.